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Grâce à votre soutien, Abdessattar Khlaifia travaille maintenant à temps plein à l’Hôpital Sainte Justine pour la recherche sur SynGAP1.
Nous sommes heureux de vous le présenter et de vous donner des informations sur la recherche !
Abdessattar Khlaifia, Benoît Marchal et Solenne Lafeytaud lors de l'interview à l'Hôpital Sainte-Justine de Montréal
Au cours de ma deuxième année de thèse, j’ai contacté plusieurs laboratoires pour effectuer un stage postdoctoral afin d’acquérir une expérience internationale et aussi acquérir de nouvelles techniques.
Depuis mars 2016, je suis stagiaire postdoctorant dans le laboratoire dirigé par le Pr Michaud.
Mon projet est de déterminer le rôle de Syngap1 dans les interneurones du cortex qui expriment la paravalbumine . Ce projet est en collaboration avec le Pr Lacaille (Université de Montréal) et Dr Di Cristo (CHU Sainte-Justine).
Notre but est de déterminer le rôle de cette protéine dans cette population neuronale qui joue un rôle clé dans le contrôle de l’activité des neurones excitateurs tout en exerçant une inhibition à la fois précise et forte afin d’optimiser le traitement de l’information neuronale. Ils sont aussi impliqués dans la genèse des oscillations qui s’opèrent dans les réseaux neuronaux (ces oscillations sont importantes pour la perception sensorielle, la cognition et la mémoire).
Comment pourriez-vous décrire en quelques phrases les caractéristiques de Syngap1 ?
SYNGAP1 code pour une protéine à activité GTPase (GAP) qui régule négativement Ras. Cette protéine est exprimée de manière homogène (dans les neurones excitateurs et inhibiteurs) dans le cortex et dans l’hippocampe, avec un pic d’expression durant les stades précoces de développement postnatal. Dans les neurones excitateurs, Syngap1 interagit avec la sous unité GLuN2B du récepteur NMDA au niveau de la densité postsynaptique. En condition physiologique, l’activation de Syngap1 suite à une activation des récepteurs NMDA, réprime la synthèse et l’adressage des récepteurs AMPA à la membrane postsynaptique en inhibant la voie de signalisation Ras-ERK-mTOR. L’haploinsuffisance de Syngap1 dans les neurones excitateurs provoquent une expression et un adressage massif de récepteurs AMPA à la membrane postsynaptique ce qui provoque une excitabilité exagérée des synapses excitatrices.
Quelles sont les perspectives que vous envisagez à court et à moyen termes pour guérir ou améliorer les conditions de vie des patients atteints par Syngap1 ?
Pour pouvoir développer des médicaments efficaces ou procéder à la thérapie génique, nous devons tout d’abord arriver à comprendre le rôle de Syngap1 à la fois dans les neurones excitateurs et dans les neurones inhibiteurs. Nous devons aussi déterminer les voies de signalisation qui sont affectées par l’haploinsuffisance de Syngap1 dans ces deux populations de neurones.
Cela va nous permettre de cibler de manière précise et efficace que ce soit la synapse défectueuse ou bien la voie intracellulaire affectée.
Nous testons actuellement des agents pharmacologiques qui ciblent les voies de signalisation intracellulaire (Ras, ERK et mTOR) pour voir si on arrive à corriger les anomalies synaptiques et par conséquent les désordres comportementaux qui en résultent.
De quels outils auriez-vous besoin pour faire avancer la recherche ?
Pour que la recherche avance, il faut avoir les moyens. La recherche demande beaucoup d’argent et beaucoup de temps pour qu’elle se réalise.